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Vincent

Surf et contraintes sur le corps


Tout au long d’une session, le dos du surfeur, et particulièrement la région dorsolombaire (milieu et bas du dos) se retrouve extrêmement sollicitée.

Entre contraintes mécaniques et rupture de l’harmonie du mouvement, c’est une zone « tampon ».

La statique rachidienne du surfeur

Elle est en hyper extension (position cambrée sur la planche) lors de la rame, la forte sollicitation des muscles dorsolombaires et érecteurs du rachis (qui stabilisent quasiment à eux seuls la colonne vertébrale dans la vie de tout les jours et encore d’avantage dans la pratique sportive), la demande de mobilité parfois violente lors de la réalisation des manœuvres (type roller, cut-back ou snapp-back), créent des microtraumatismes rachidiens.

En plus de subir ces contraintes mécaniques inhérentes à la pratique surf, la charnière dorsolombaire (zone comprenant la 12ème vertèbre thoracique ou T12, et la 1ère vertèbre lombaire ou L1) est une zone transitionnelle anatomique. Véritable zone « tampon » entre un rachis dorsal relativement mobile en rotation, et un rachis lombaire où la rotation est pratiquement impossible! Il y a donc là, à ce niveau précis vertébral, une rupture de l’harmonie du mouvement qui peut favoriser la souffrance (supplémentaire) de ce segment.

Lors de la RAME : la statique rachidienne est en HYPEREXTENSION

Une session de surf = 80 % de RAME et 20 % de glisse.

Conséquences biomécaniques

  • Charge compressive sur la partie postérieure du disque intervertébral (anulus fibrosus)

  • Articulations zygapophysaires (AZ) en charge (partie postérieure de l’articulation intervertèbrale)

  • Eléments capsulo-ligamentaires antérieurs étirés : partie antérieure de la capsule articulaire, Ligament Longitudinal Antérieur (LLA)

Lors des MANŒUVRES (roller, cut-back, snap back): principe du VISSAGE-DEVISSAGE :

Rotation du haut du corps dans un 1er temps (le corps se visse)

Dérotation du bas du corps dans un 2nd temps (le corps se dévisse).

Conséquences biomécaniques (suite)

  • enclavement des AZ

  • cisaillement de l’annulus fibrosus

  • étirement de la capsule et des ligaments postérieurs (ligaments surépineux, interépineux et jaune)

Retentissement sur les VISCERES

Par les contraintes mécaniques de tension et/ou de pression, un perte de mobilité vertèbrale (consécutive à la pratique surf) peut engendrer des troubles viscéraux par voie anatomique directe ou via le système nerveux: trouble digestif haut, difficulté de digestion alcool/graisse, diarrhée, constipation…

Les tensions des enveloppes qui entourent ces viscères (les fascias) peuvent entrainer, quant à elles, des tensions mécaniques sur les vertèbres et notamment sur T12-L1 et ainsi de suite… = c’est un cercle vicieux!

Retentissement NERVEUX

Une perte de mobilité de T12-L1 (véritable zone tampon de la colonne vertèbrale) entraine :

  • irritation des branches sensitives du nerf ilio-hypogastrique (issu de T12, L1), nerf ilio-inguinal (issu de L1) et nerf génito-fémoral (issu de L1, L2)

  • douleur dans le territoire de ces racines

  • lombalgie basse simulant une origine sacro-iliaque. Egalement, des douleurs abdominales basses pseudo viscérales, ou douleurs simulant une bursite trochantérienne ou une douleur pubienne.

CONCLUSION

La position délétère inévitable de rame en extension rachidienne et la fréquence des manœuvres (vissage-dévissage) entrainent ainsi :

1/ Des contraintes mécaniques sur les structures musculaires, articulaires et capsulo-ligamentaires.

Des contraintes difficilement acceptables pour l’organisme. Elles engendrent une accumulation de microtraumatismes provoquant en priorité des dysfonctionnements mécaniques.

2/ Des répercussions viscérales et nerveuses.

Le traitement purement mécanique ne serait donc pas suffisant à lui seul.

L’aspect viscéral du traitement semble complémentaire. Ils permettent, à eux deux, la normalisation de la quasi-totalité du schéma dysfonctionnel du patient-surfeur.

En parallèle, il me parait FONDAMENTAL...

avec l’aide d’un préparateur physique sensibilisé par la pratique surf, d’effectuer des étirements appropriés réguliers des muscles sursollicités (pectoraux, ceinture scapulaire ou épaules, muscles du dos, triceps, psoas-iliaque, ischios-jambiers) et un renforcement musculaire des muscles hypotoniques (dentelé antérieur, rotateurs externes d’épaules, fixateurs d’omoplates et muscles abdominaux notamment).

Plus de détails sur les différentes stratégies a adopter pour assouvir au mieux votre passion de la glisse dans l'article :

Bon surf! A votre santé!

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